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Lao Tzeu est l’auteur du Tao Te King, recueil de méditations mystiques. Tao est le principe universel, qui régit toute chose, immanent à toute existence humaine, à toute activité de la nature, et auquel il faille se conformer pour atteindre l’équilibre parfait. Le Tao est l’unité foncière et indifférenciée où se résolvent tous les contraires, toutes les distinctions de l’expérience et de la pensée humaine. Tao, c’est la Mère du monde, qui enfante l’unité chez le sage. Pour l’évoquer, l’auteur utilise des symboles poétiques et n’hésite pas a utilisé des paradoxes pour signifier sa non-dualité.

tao te king 

                       1

La voie qui peut s’énoncer

N’est pas la Voie pour toujours

Le nom qui peut la nommer

N’est pas le Nom pour toujours

Elle n’a pas de nom : Ciel et terre en procède

Elle a un nom : Mère-de-toutes-choses

En ce jour-n’étant considérons le Germe

En ce jours-étant considérons le Terme

Deux noms issus de l’Un

Ce deux-un est mystère

Mystère des mystères

Porte de toute merveille.

                       6

L’Eprit du Val et du ruisseau qui y coule ne meurt point

C’est le mystérieux Féminin

Est racine de Ciel-et-Terre

Traînant comme un filandre à peine s’il existe

Mais l’on y puisera sans jamais qu’il s’épuise.

                       25

Un quelque chose était, non défini mais accompli

Né avec Ciel-et-Terre

Sans parole comme sans borne

Indépendant inaltérable

Se jouant partout sans fatigue

En somme la Mère du monde

Ne sachant pas son nom je le dénomme voie

Faute de mieux je le dis grand

Grandeur signifie étendue

Étendue, qu’on atteint au loin

Atteindre au loin faire Retour.

                       16                                                      

Atteins Suprême Vacuité

Et maintiens-toi en Quiétude

Face à l’agitation fourmillante des choses

Je contemplerai leur Retour

Car toute chose après avoir fleuri          

Retourne à sa racine

Retour à la racine a nom Quiétude

A nom Retour à Destinée

Retour à destinée a nom Constant

Connaître le Constant, Illumination

Ne pas connaître le Constant

C’est courir aveugle au malheur

Qui connaît le Constant

Embrasse et saisit tout

Quiconque embrasse et saisit tout, il sera juste

Etant juste, sera royal

Etant royal, sera céleste

Etant céleste, fera un avec la Voie

Et faisant un avec la Voie persistera

Toute sa vie durant il échappe au péril.

20

Abandonne l’étude et par là le souci

En quoi différent oui et non?

En quoi différent

Bien et mal ?

Ce qui effraye autrui, dois-je m’en effrayer ?

Quelle insondable absurdité !

Chacun s’échauffe et se dilate

Comme s’il festoyait au Sacrifice du Boeuf

Ou qu’il montât sur les tours du Printemps

Moi seul demeure en paix, imperturbable

Comme un petit enfant qui n’a pas encore ri

Détaché comme un sans-logis

Chacun amasse et thésaurise

Moi seul je parais démuni

Quel innocent je fais

Quel idiot je suis !

Chacun paraît malin malin

Moi seul me tais me tais

Fluctuant comme la mer

Je vais et viens sans cesse

A chacun quelque affaire

Moi seul je m’en abstiens

Incivil et têtu

Pourquoi si singulier ?

Je sais téter ma Mère.